III. Traitement des eaux de distribution

En Région wallonne, le traitement de l'eau de distribution est de la responsabilité des producteurs.

Dans le cycle de l'eau, il ne faut pas confondre le traitement des eaux, qui fait suite à la protection des captages, et l'assainissement public, qui intervient après la distribution et donc la consommation, et concerne les eaux usées.

Le traitement de l'eau est la purification de l'eau d'alimentation provenant de sources souterraines ou de surface.

Qui est concerné?

Bien traiter l'eau c'est déjà commencer par lui offrir des lieux de passage (le réseau de canalisations) et de séjour (les réservoirs de stockage), qui ne la souillent pas. Pour ce faire, il faut que tous les acteurs de la chaîne de l'eau, à l'intérieur des ouvrages, se sentent impliqués.

Il s'agit bien entendu en premier lieu des concepteurs des réseaux : choix des matériaux, dimensionnement des ouvrages de conduite, routage des canalisations, …

Ensuite, il s'agit des réalisateurs des installations : soin dans l'exécution des ouvrages, connaissances des règles de l'Art et des bonnes pratiques de mise en œuvre, …

En troisième lieu il s'agit du propriétaire de l'ouvrage qui va soit déléguer à une entreprise, soit réaliser lui-même, l'exploitation de son installation : suivi de l'installation, programmation des interventions de maintenance, respect des périodicités des opérations de nettoyage, …

Comment traiter

Le traitement d'une eau brute dépend de sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps. L'eau à traiter doit donc être en permanence analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si nécessaire, de le moduler dans le temps en fonction de la variation observée de ses divers composants.

Le traitement classique et complet d'une eau s'effectue en plusieurs étapes dont certaines ne sont pas nécessaires aux eaux les plus propres.

L'oxydation : si les eaux à traiter contiennent beaucoup de matières organiques, ou encore de l'ammoniaque, du fer ou du manganèse, une étape d'oxydation préalable est nécessaire. Elle permet d'éliminer plus facilement ces substances au cours de l'étape suivante dite de clarification. On utilise pour cela un oxydant comme le chlore ou l'ozone.

La clarification : la clarification permet l'élimination des particules en suspension. Après son passage à travers des grilles qui retiennent les matières les plus grosses, l'eau est acheminée dans des bassins dits de décantation. Là, sous l'effet de leur poids, les particules gravitent vers le fond où elles se déposent. L'eau décantée est ensuite filtrée à travers une ou plusieurs couches d'un substrat granulaire, comme du sable, qui retient les particules résiduelles, les plus fines.

Pour faciliter cette étape, et en particulier éliminer les particules en suspension de très petites tailles, l'ajout d'un produit chimique (un coagulant) permet à ces particules de s'agglomérer. Plus grosses et plus lourdes, les nouvelles particules sont plus facilement décantées et filtrées. On appelle ce procédé la coagulation/floculation.

La désinfection : en fin de traitement, la désinfection permet l'élimination des micro-organismes pathogènes (bactéries et virus). On utilise pour cela soit un désinfectant chimique comme le chlore ou l'ozone, soit des rayonnements ultraviolets.

Il est important que ce traitement persiste tout au long du réseau afin qu'aucun germe ne puisse se développer dans les canalisations où l'eau peut séjourner plusieurs jours.

Enfin, si besoin est, la dureté et l'acidité de l'eau sont corrigées afin de protéger les canalisations de la corrosion ou de l'entartrage.

Lorsque cette chaîne traditionnelle de traitement ne suffit pas, ce qui est de plus en plus souvent le cas, compte tenu de la présence de quantités croissantes de certains polluants, comme les nitrates et les pesticides, certains traitements spécifiques sont appliqués.

L'eau de mer

A l'échelle mondiale, l'eau est une denrée rare. Différentes recherches ont été réalisées pour développer des techniques de dessalement efficaces et rentables.

Le dessalement consiste à séparer les sels dissous de l'eau. Jusqu'alors, trois principes généraux sont employés pour dessaler l'eau :

? La méthode la plus basique, mais la plus grosse consommatrice d'énergie, consiste à faire évaporer l'eau salée pour séparer les sels. Le goût de l'eau est en général peu satisfaisant, à cause du passage dans la chaudière, et une reminéralisation de l'eau est obligatoire.

? La deuxième méthode est un principe physico-chimique appelé électrolyse, consommant peu d'énergie, mais de faible capacité. Le principal inconvénient est la production de déchet d'eau de javel, polluant encombrant.

? La dernière méthode est celle de l'osmose inverse. Elle tend à se développer car elle présente un fort intérêt en terme de coût d'investissement, de consommation d'énergie et de qualité de l'eau produite.

L'osmose inverse est une technique moderne pour traiter les eaux de mer, les eaux saumâtres ou même les eaux domestiques distribuées par les réseaux de canalisations. Lors du dessalement en osmose inverse, le procédé est composé d'une préfiltration, d'une pompe mettant en pression la membrane OI, composée d'un film fin en polyamide composite enroulé. Cette filtration permet de supprimer 99% des sels minéraux et organiques. Une eau de mer concentrée à 35.000 ppm peut ainsi ressortir selon l'effort de pression réalisé sur la membrane Ol, à moins de 200 ppm. Le seuil de potabilité des eaux distribuées en réseau est généralement admis à 500 ppm.L'eau peut ensuite être reminéralisée, ajustée en Ph ou subir des post-traitements UV, osmose, ou une légère chloration.

Mise à jour: 24 mars 2011